samedi, décembre 30, 2006

Supertramp

Don't leave me now Supertramp. Ca me fait toujours quelque chose de vous ecouter. Quelque chose en rapport avec mon enfance , mon adolescence et ma venue a Paris .J'ai ete a leur concert il y a quelque annees mais ca ne m'a pas fait le meme effet que lorsque je les ecoutais sur Alger chaine 3 avec un poste qui gresille.
Babaji et la loge du F a Antony . J'etais veilleur de nuit et ca m'a bien accompagne.
J'aimerai etre amoureux en ce moment sentir tous mes os vibrer par des sentiment forts.
C'est que ca te reviguore l'ame cette histoire. Ca t'occuppe l'esprit. Ca te fait imaginer, rever, ton coeur vibre, frappre aux coups de l'etre aime..Ca fait bien longtemps mon coeur . Ca fait bien longtemps que tu n'as pas vibre . T'es plus jeune pour ca? La vie t'a endurci?
Et pourtant...

One again 2007

Oye Braziou... mou emaiou il est difficiou, hhttpiou slunch slunch... tchi connais Bahia ji Salvado?
Heureusement qu'il y a la samba et Google Earth , je voyage grace a ca mon pote.
Je te fais des trajets a base de Bahia ville de depart tout le monde decolle jusqu'a Plaga di Corcovado.
Ne me manque qu les rencontres. Eh oui c'est ce qui fait le charme du voyage.Quand tu taille la route et que tu croise les gens sur ton chemin . Souvent ces gens , ces hommes, ces femmes sont differents de toi. Leur histoire est toujours interessante voire passionante.
Comme cette dame qui predisait l'avenir en lisant les chiffres, une numerologue que ca s'appelle.
Ou toi la derwicha, tu m'as fait passer un test d' "ecritologie"Si je me base sur ce que tu m'a dit; je suis quelqun de creatif et de positif(ca y est je chausse du 47) parceque mes lignes remontent de gauche a droite sur la page.
Alors puisque je suis comme ca je vais tendre vers ces propos conciliants en vous annoncant de bonnes augures pour 2007:
L'eradication du virus du Sida en Afrique et dans le monde, la signature d'un traite de paix durable entre Israel et les pays arabes. La destruction de tous l'arsenal nucleaire mondial.
La creation du fameux un pour cent prone par www.ONE.org (merci Bono) La baisse du chomage a un pour cent( ceux qui ne veulent vraiment pas travailler).
Et de l'amour a foison , double ration pour tout le monde.
Bon si cela n'arrive pas en 2007 vous ne m'envoudrez pas. Il y aura 2008 qui prendra la suite

dimanche, décembre 24, 2006

Les chevaux se font rares

C’était pour les chevaux ! c’était pour les chevaux que j’ai fait tout ça. Je vous le jure sur la tête de tata Ourida. Maître asseyez vous prenez votre aise il faut tout savoir, tout depuis le début pour comprendre, pour me défendre il faut connaître l’histoire.
Moi je suis un Bellil du clan des Bellil des Ouled Sid Chikh. J’ai grandi avec les chevaux. Ma vie tourne autour de ces bêtes. Je ne veux pas qu’on me coupe la tête pour un cheval !
Ecoutez moi un peu car personne ne m’a écouté.
Je suis rentré à l’école des cadets grâce à monsieur Mesbah, le plus grand cavalier de tout le pays. Il est venu chez moi le 9 mai 1979 et a parlé à mon père qui était déjà très vieux.
C’était juste après notre waada ou j’avais fait des émules avec mon Baroud. Baroud était le plus beau cheval qu’un homme puisse posséder et moi je sais comment m’y faire avec les chevaux. La Waada de Ouled Sidi Chikh est la plus importante fête hippique sur le territoire national. Il n’y avait pas loin de six cents chevaux qui se défendaient mais Baroud sortait du lot et moi je savais comment le soigner, le brosser, faire briller ses sabots et sa crinière.
Sa robe argentée allait bien avec la selle de mon grand père.
Je participai à la fantasia pour la forme parce que les fusils ne m’intéressaient pas. C’était dans la danse que j’étais champion. Baroud dansait au bruit des tambours et de la ghaïta. Il réagissait au moindre mouvement de mon corps. Nous ne faisions qu’un. Tout le monde applaudissait. J’étais le roi.
Monsieur Mesbah s’est approché de moi à la fin de la parade a sorti une poignée de son pour Baroud puis m’a dit qu’il allait faire de moi un grand Fares que j’allais devenir Harass Joumhouri. Moi j’avais pas compris que Harass Joumhouri c’était la garde nationale. Mais j’ai compris qu’il s’agissait de chevaux alors j’ai pas dit non.
Son impressionnant uniforme kaki et toutes ses décorations faisait de Monsieur Mesbah un extra-terrestre dans mon village. Il m’a demandé de me préparer pour la rentrés prochaine, en septembre et m’a donné 500 dinars.
Je me suis retrouvé à l’école de Bordj El Bahri et j’ai signé pour la vie un 9 septembre 1979.
L’écurie de l’école était dotée des plus beaux spécimens. Les plus belles races sont représentés. J’etais choqué au début par la haute taille des chevaux français. Les robes couleur nacre des lippizans et les poneys ! Je passais le plus clair de mon temps dans les boxes et les stalles de l’écurie qui est devenue ma deuxième maison. Je suis sorti major de ma promotion et j’ai reçu mes galons de lieutenant des mains du général major de l’époque. Un homme très vieux qui aimait les chevaux. Monsieur Mesbah était très fier de moi ainsi que mon père et toute ma famille quand je revenais en permission au village arborant mes galons fraîchement cousus.
En septembre 1983 J’ai été affecté à la présidence au sein du bureau détaché du ministère de la défense et on recevaient nos ordres directement de l’état Major. C’était une sorte de cellule d’information implantée par le général Major au sein même de la présidence.
On rendait compte de tout ce qui s’y passait et à l’époque on ne chômait pas . Moi je faisais consciencieusement mon boulot. Il faut dire que je jouissais de quelques privilèges entre autre l’accès à l’écurie de Bordj El Bahri et c’était tout ce qui comptait .
Les années s’égrenaient et je gagnais en galons presque à chaque promotion . J’ai été promu capitaine de la garde républicaine en 1987. A l’époque je venais de me marier Mes supérieurs m’ont offert une maison de maître prés de Ain Taya. C’était parfait pour moi, je n’avais plus à faire de longs trajets je pouvais donc me consacrer encore plus pour les chevaux.

Je dois vous dire que ma passion m’a souvent évité de grands ennuis. Je me mêlais rarement des affaires . J’exécutais tous les ordres sans broncher jusqu’au jour où, Jusqu’au jour où… Le feu m’a tout pris . Toutes les écuries ont pris feu, les étables , le paddock , la grange, le réfectoire . C’était le plus grand crime car ce fut un crime monsieur . Il est impossible vu les dispositions des bâtiment que le feu puisse se propager d’un bâtiment à l’autre sans une main criminelle. Ce soir là monsieur j’ai tout perdu dans l’horreur . Toutes ces bêtes calcinées , personne pour les sauver , Arabi, Tahi, Djamila, je n’oublierai jamais ces chevaux victimes , d’un règlement de compte humain. J’ai commencé par mener une enquête tout de suite après avoir éteint les flammes avec les hommes de la protection civile. Le capitaine m’a signalé une forte dose de dioxine de carbone dans les sacs d’orge.
Je ne m`occuppe plus de chevaux a present. A present j`en reve , chez moi, la nuit quand tout est calme, je me vois chevaucher Arabi sur les plaines de ma terre natale sans me soucier de tout cela.

jeudi, décembre 21, 2006

Omar Khayam est comme un italien quand ..

S'il se peut que l'on ait un pain de bon froment
Deux mesures de vin, un cuissot de mouton
Dans un lieu retire, aupres d'une beaute avec un visage de lune
C'est un tel jour de fete que ne saurait s'offrir
Un quelconque sultan

http://www.boosterblog.com

Le Sardanapale se prelasse a la Croix de Chavaux


Le Sardanapale se prelasse a la Croix de Chavaux Juin 2002

Presque sans rien faire
L'execution sut son chemin
On ne peut rien contre les entetes
Ami attends de voir un peu et rejoins moi
Buvons du vin a la gloire des Mollahs
Levons nos vers et souvenons nous de Said Omar
A la terre reconquise apres tant de sang verse
Il est de bon temps d'accuser le voisin
Que de reves damnes au bord du baldaquin
Une femme exquise se prelasse aupres de moi
Sa peau laiteuse se confond avec les nuages
IIl va bientot pleuvoir des caresses...
Au dos du mur elle vint me chuchoter ma sentance!
Mille baisers forces de l'aube a la tombee de la nuit...
Et cela nonobstant le codicile docile associe
Je lui ai remis une enveloppe juste avant mon arrestation
Dedans il y avait ceci mes amis
Je voudrais leguer mes chansons a mon fils et mes guitares mes filles
Tout l'Amour que j'ai recu je le donne a mes enfants
Voila tout
Je serai heureux si tout cela arrive

jeudi, décembre 14, 2006

Mon sauveur

Commencer un nouveau texte c'est toujours plus poignant que de continuer une histoire .
La page blanche est plus inspirante pour moi qu'un bout de texte qu'il faut finir.
Regarde par exemple ce flot:
Tu tiens a la barre et tu m'accuse d 'avoir avale du dissolvant .
J'efface tout ce qui recouvre ma vue .
La brume ensoleillee peut parfois donner des coups de soleils .
Au menton de ce doux visage se cache des lustres de ruminage.Ce soir je mangerai une pizza et je laisserai des bouts d'olives et de merguez accroches aux lustres.
Peut ton etre poete quand on porte fierment un appareil dentaire?
to bo or not to be contre ta poitrine it is ze question dixit Brasseur dans Bande a Part
C'est la ma chere C'est la ma belle C'est la a ce moment que je te voudrai eternelle
Que je te trouve belle et reluisante.
Belle et reluisante comme quand tu sors de ta douche .
Passe toi un Jamiroquai de t-shirt et roule tes p'tites epaules.
Ramasse tes cheveux et prepare moi un cafe plus un chocolat sans que je te le demande.
Roule toi les indexs et les pouces et essaye d'etre comprehensive .
C'est de ca que je parle woullah.Et puis merde a tout le reste.

mercredi, décembre 13, 2006

Ferdinand

I
Michelle n’est pas belle et Marie le savait bien. Il lui faudrait davantage de soins pour arriver à satisfaire les besoins esthétiques de son homme gavé d’images callipyges.
Il lui faudrait beaucoup de sport aussi et une hygiène de vie exceptionnelle afin d’effacer ses cernes creusés par des années de beuveries. Que pouvait-elle faire pour Michelle ?
Des chats à fouetter elle en avait en pagaille. Elle même n’était pas exceptionnelle mais savait manipuler les hommes et obtenait d’eux tout ce qu’elle voulait. Marie voudrait bien inculquer à Michelle quelques notions de base ; le comment du pourquoi, le B.A.B.A, le protocole de séduction femme-homo sapiens.
Michelle est une sauvage. Incapable de supporter la moindre autorité y compris ses parents.
Marie n’a pas fermé l’œil de la nuit. L’ombre d’Ismaël hantait ses rêves depuis des jours déjà. Il fallait fuir avant qu’il ne retrouve sa trace. Elle prépara une valise en vitesse l'air bien décide.
Désormais c’est fini Paris !
Michelle réveille toi ! Michelle ! Allez on part réveille-toi !
Arrête je me suis couché à cinq heures
Faut qu’on y aille la on a juste le temps allez ouste !
Mais heu..
Yapas de mauheu on part ! on se casse c’est plus possible Paris ! on prend le train à
14 H Taybus nous attendra. C’est notre seule chance. Treize Heures gare de Lyon. On arrivera à Marseille à 17 h Y a plus rien à faire ici. Tout Paname nous doit de l’argent !
Allez un p’tit cahua et on en s’en va !
Le train fut pris de justesse. Voiture 16. Assises devant un couple de sexagénaires ahuris par les deux jeunes filles sapées comme pas possibles et leurs chevelures hirsutes qui leur donnait l’air de sortir de prison. Le temps commençait à s’embellir à mesure que le train avançait vers le sud. Michelle très vite rattrapée par le sommeil abandonna Marie et le couple de sexagénaire qui ne tarda pas à engager la conversation malgré une petite réticence. Il fallait bien passer le temps.
Vous allez à Marseille même ?
Oui et vous ?
Nous nous arrêtons à Avignon pour passer quelques mois à l’Ile de La Barthelasse vous connaissez ?
Non
C’est une très jolie ville située juste à côté d’Avignon répliqua la dame qui semblait parler du fond d’une caverne.
Avignon y a un festival de théâtre las bas ? moi j’aime le théâtre, je voudrai devenir comédienne
Avec votre physique vous n’aurez pas de souci pour ça
Oui mais dans ce milieu faut des coups de pouce pour y arriver !
Il faut des coups de pouces partout ma fille
Mon gendre est magasinier au Chien hurlant, c’est un petit théâtre situé sur l’Avenue de la République à Avignon. Il pourrait vous aiguiller si vous voulez. Je vais vous donner ses coordonnées.
Oui pourquoi pas
Il s’appelle Ferdinand voilà son numéro. Il sortit un petit calepin rouge du revers de sa veste et mis un bon moment à chercher son Ferdinand. Ferdinand… Ferdinand…
A ce moment la le contrôleur arrive et leur demande leurs billets. Le contrôleur ressemble comme deux gouttes d’eau à Christopher Lee ! Il avait en plus une chevalière en or et les cheveux teintés en noir corbeau gominé impeccablement à l’arrière. Michelle roupillait tranquillement au fond de son siège il y faisait doux ce qui favorisait la création d’un beau scénario pour un rêve. Les mots prononcés par le couple de vieillards et Marie s’inséraient séquentiellement dans son rêve. Ferdinand, Ferdinand, Ferdinand, ce prénom est arrivé dans son histoire et lui évoquait une gare, Ferdinand de Saussure, Ferdinand Céline ?
Son rêve ne faisait que commencer, en pointillées, un de ces rêves qui n’en finissent pas.
Mais arrivés à la gare d’Avignon le couple de vieux se lève et salue puis quitte précipitamment le wagon : « n’oubliez pas Ferdinand ! Il vous aidera j’en suis sûr ! »
Marie n’ayant plus de partenaires causette essaye de réveiller son amie : » allez debout ! Ça fait quatre heures que tu piaute ! Allez allez ça suffit ! » Michelle : » putain lâche-moi un peu, j’ai pas dormi de tout la nuit et puis vous m’avez soûlé, toi et les deux croûtons. C’est Ferdinand ? » « C’est leur neveu, il habite à Avignon et pourrait nous tuyauter sur des plans… » « de quels plans tu parle ? Encore tes histoires de théâtre ? Et je veux devenir comédienne nanana.. C’est pour les bourgeois ça c’est pas pour nous . Toi t’es née à Verneuil S/seine n’oublie pas ça et puis t’es pas super gaulée tu sais bien « Son réveil brutal la rendait irritable. Elle se vengeait comme elle pouvait de sa camarade de galère.
Quelque temps après La gare St Charles les accueillait. Le soleil frappait fort sur les marches de la gare dévalées à toute vitesse par les deux jeunes filles. Taybus les attendait au cours St Charles dans son bar préféré, il était déjà à son cinquième Pastis quand Michelle traversa le pas de la porte. Au dessus traînait un grand poster de l’OM écrit en dessous ‘ OM je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai’ C’était lendemain de match, le bistrot était quasi vide. Un vieux marocain sirotait un café au comptoir et répétait toujours la même phrase à intervalles réguliers « Marseille ! Pas de travail ! Que maçon, les ordures et le restaurant ! ‘’ Personne ne faisait attention à lui, personne ne lui répondait.
Taybus est un jeune homme plein de vitalité. Il a quitté Paris voilà deux ans pour les beaux yeux de la Cannebière et depuis se sent chez lui ici ou tout le monde est étranger. Ici tout le monde est immigré. Il a connu les filles sur les bancs de la fac de sociologie à l’époque ou il était encore étudiant. A présent il est dans le business, dans les affaires, dans le show business. Toujours est-t’ il qu’il était ravi d’accueillir Michelle et Marie sous son toit.
Bienvenue à Marseille ! C’est le cœur du poulet ici !
T’es arrivé hier et voilà que tu fais déjà ton Marius dit Michelle tout en l’embrassant
Ca va les filles ? Une p’tite douceur pour vous requinquer ? La soirée va commencer.
On va ou ? On fait quoi ? dit Marie
On va chez un ami à côté d’Aix, il organise une grande bouffe avec plein de gens intéressants.
Et c’est quoi intéressant ?
Tu verras…
En sortant du bar, le vieux marocain prit la main de Taybus et le fixa avec ses yeux verts en lui assenant une dernière fois, sans doute pour la route.
« Marseille ! Pas de travail ! Que maçon, les ordures et le restaurant ! »
II
Au bout de vingt minutes de routes sur une piste en pleine forêt, ils arrivent sur un champ qui donne sur une petite maison d’où proviennent des espèces de hurlements.
C’est là que ça se passe mes p’tites chéries dit Taybus.
Il y avait deux tribus dans l’assistance selon la classification de Marie : Ceux qui s’assoient par terre et puis les autres, les fashion victimes. Elle évite soigneusement de se mêler à ceux qui s’assoient par terre car avec eux rien de bon, les djembés, la beu et les pantalons africains, il n’y avait rien de bon avec eux, elle a grandi avec eux, elle connaît bien ce milieu. Elle qui voulait avancer dans la vie, il fallait rejoindre l’autre tribu.
Elle se mêle à un attroupement derrière la maison ou une chaude discussion
Tu crois vraiment que Michael Jackson se tape des gamins ? Moi je pense qu’il est détraqué c’est tout
Oh! tu sais il n’y a pas de fumée sans feu
T’as vu son interview ? Il porte une chemise rouge et as des yeux de Bambi il est vraiment touché quand il raconte qu’il a subi des sévices de la part des flics.
Tu vas pas le plaindre quand même ! c’est un des gars les plus riches de la terre
Oui peut être mais il se tape des gamins quand même
Histoire de s’immiscer dans la discussion et de faire bonne figure Marie intervient
Vous savez comment on appelle la bite de Michael Jackson ?
Tout le monde se retourne pour voir d’où venait cette voix frêle….
Eh ben ‘’ la vérité parce que la vérité sort toujours de la bouche des enfants..’’
Un grand silence souligne souvent un bide. Tant pis. Marie essayera un autre groupe. Elle repart en imitant le roulement de batterie qui finit les blagues dans les shows américains ‘
‘‘tt tsss’’
Taybus et Michelle sont en pleine préparation du barbecue. Les feux d’une voiture qui arrive au loin éclaire la clairière. Ca fait comme un jeu de lumière. La voiture se gare à côté du barbecue, en sort quatre personnes bien habillées dont Ferdinand. Il a été invité à la dernière minute par l’hôte de la maison, Max qui est un ami d’enfance avec qui il faisait les marchés de province pour vendre leur savon artisanal.
Michelle l’a tout de suite remarqué. Ses cheveux longs et sa grande taille, son survêtement blanc immaculé, un survet de soirée Lacoste bien sûr. La bise et les présentations faites. Michelle réfléchit. Comment s’y prendre ? Comment attirer son regard ? Comment l’appâter ?
Marie continue en vain ses tentatives d’intégration. Elle en était à suivre une discussion sur le destin des musiques folkloriques en France. Tout le monde trouvait que les Fabulous Troubadours étaient…Fabuleux. A l’intérieur de la maisonnette trônait une batterie digitale et quelques instruments éparpillés. Sur la mezzanine un couple squattait le matelas en feuilletant de bandes dessinées. L’huile d’olive empestait. C’est l’heure de l’apéro et les tartines au pistou. Taybus comme à son habitude est bardé de musique. Il intervient ponctuellement pour régler la sono ou changer de CD. Que des nouveautés, des musiques venues d’ailleurs que personne ne connaît et que tout le monde trouve formidable.
Oh c’est carrément génial ! C’est qui ? Magic Malik ? c’est mortel les oiseaux au début du morceau
Ferdinand et ses amis s’installent à l’entrée sur les chaises en plastique. Se sert un verre de rhum à ras-bord et entame une roulade de cigarettes. Marie l’aperçoit à son tour. Sans hésiter, elle s’approche de lui et emploie tout son charme pour lui dire quatre mots
Salut moi c’est Marie.
Salut moi c’est Ferdinand. Tu es une amie à Max ?
En fait l’amie d’un ami. Je suis venue avec Taybus.
Ferdinand est un homme silencieux. Il ne parle presque jamais. Marie le tenait telle une proie en le submergent de regards lascifs. Il savait qu’il lui plaisait et que sans doute elle finirait dans son lit cette nuit s’il le désirait mais Ferdinand n’est pas comme ça.
C’est un pas un easy lover.
Qu’est ce que tu fais dans la vie ?
Aventurier des temps modernes
C’est un métier à plein temps ?
Mais là je suis aux Assedic. Y plus de boulot pour des gens comme nous par ici.
Marie le regardait bouger ses lèvres. Sa bouche entrebâillée laissait apparaître une dentition impeccable
Pour un aventurier t’as de belles dents.
Pourquoi je devrai les avoir jaunies et pleines de carries ? Je sais pas moi, en général un aventurier ça fume le cigare, ça se brosse les dents tous les trois mois, à l’eau de mer. Je sais pas … Ca t’es déjà arrivé de dégoupiller une grenade avec les dents ?
Non mais je m’en sers comme décapsuleur pour la kro
Marie voulait en savoir plus. Elle poussa l’interrogatoire plus loin sans résultat. Les réponses laconiques de Ferdinand finirent par la décourager. Pff pour qui il se prend ce mec ? Hannibal de l’agence tout risques ou quoi ?
Taybus poussa le volume de la musique un peu plus fort, prit Marie par la taille et la fit tourner mais elle n’était pas réceptive. Son esprit a été conquis par cet homme au teint gris et à la chevelure d’argent. Elle s’est soudain rappelée les petits vieux du train et leur neveu Ferdinand..
Dis-moi Taybus, tu connais Ferdinand ?
Hmm.. Oui pourquoi il te plait ? A peine arrivée tu fais ton marché
Ta gueule. Est-ce qu’il habite à Avignon ?
Oui comment tu sais ?
Longue histoire. Parle-moi de lui
Je ne le connais pas super bien mais c’est un pote à Max le graphiste. Je bricole avec lui. Il m’a appelé une fois pour bosser sur des projections pour une pièce de théâtre un peu zarbi genre engagé politiquement et tout. Tout ce que je sais; c’est qu'il revient du Soudan. Chez lui y a plein de livres et de gravures du Soudan. Il m’a hébergé pendant le week end ou je bossais. Apparemment il vit tout seul, pas de femme, pas de chien. Mais tu pourrais demander à Max tu vois le gars chauve avec un T-shirt jaune ?
Non mais oublie c’est bon
T’inquiète. Max ! Max ramène ta fraise !
Max se retourne et aperçoit Taybus et une silhouette de femme. Sa visibilité est déjà altérée, il plissait donc les yeux mais rien à faire. Il se dirigea alors vers Taybus et Marie en prenant la démarche d’Aldo Maccione. Il chopa une orange de la corbeille de fruits posée sur la table du jardin. En arrivant à un mètre de distance de Marie il lui lança l’orange qui atterrit sur un pot de fleur en passant par-dessus l’épaule gauche de Marie.
Max Marie, Marie Max dit Taybus
Bienvenue dit Max tout en lui faisant une révérence t’es venue toute seule ? Tu dors ou ? Qu’est ce tu fais ?
Chassez le reloud il revient au galop dit Taybus
Hé petiot chez nous on dit pas reloud ! Chez nous on dit lourd, baltringue ou Fada si tu veux mais les expressions de parigot à la mord moi le nœud tu oublie !
Ca tombe bien parce que mon amie ici présente vient de Paris justement
Oups dit Max. La boulette. Mais c’est pas grave moi j’aime tout le monde !
Marie ne suivait déjà plus la palabre. Elle a reçu un SMS bien inquiétant.
‘ Marie je te retrouverai et je t’exploserai la cervelle’
Elle savait que c’était un message d’Ismaël. Elle était bien contente d’avoir quitté Paris. Tout est si différent ici. Elle a laissé derrière elle un univers violent. C’est vrai que la vie à Paname a du style. Mais tout se paye. Demain il faudra changer de puce de portable.
En voyant l’expression de son visage, Taybus s’est rendu compte que Marie était préoccupée. Il coupa court aux délires de Max.
Mon amie s’intéresse à Ferdinand. Raconte-lui son histoire sur le Soudan, le bateau tout ça.
Non mais t’a pris confiance ? dit Max, un peu vexé que ce ne soit pas lui l’objet de ses désirs.
Arrête. Elle veut faire du théâtre et je voudrai que tu la branche avec Ferdinand. C’est tout
Ca je peux faire sans avoir à déballer la vie de mon pote. Y a pas marqué Voici.
Non mais on a échangé quelques mots, mais vraiment quelques mots dit Marie
Ferdinand c’est mon frère. C’est un gars tu vois, y en a pas deux. Tu verra je t’emmènerai chez lui c’est la meilleure façon de le connaître. Amuse-toi pour le moment. Chaque chose en son temps.
La fête s’essouffla vers quatre heures du matin. Le soleil commençait à montrer ses dents lorsque Michelle déclara forfait. Elle se dirigea vers la mezzanine quand elle fut happée par Max.Ils finirent tous les deux allongés sur le toit. Le chien de la maison hurlait à la lune sans doute perturbé par tout ce monde et ces vibrations sonores agaçantes pour une pauvre bête.
Goutte à goutte la maison se vida de ce beau monde et au petit matin, Il ne restait plus que Marie, Taybus, Michelle et Max. Ferdinand fila à l’Anglaise.
II
Ils étaient trois à dormir par terre. Le lit servait aux couples généralement et comme il n’y en avait pas Taybus décida la veille de loger tout le monde à la même enseigne. Quand il ouvra les yeux. Il était entouré par Michelle et Marie et se disait qu’il avait quand même de la chance de dormir entre deux belles jeunes filles.
La fenêtre de son appartement restait entrouverte. Elle laissait donc passer de l’air et des mauvaises vibrations. Le bruit des assiettes et des couverts de l’ensemble des restaurants situés juste en bas et puis cette musique mécanique, cet accordéon déglingué qui crachait toujours le même air. Taybus a beau gueuler et se plaindre aux patrons de cette nuisance mais il n’y avait rien à faire. Le coupable était un indien qui campait la rue du matin au soir. Il fallait faire avec.
Il s’habilla en vitesse et sortit acheter du pain, du lait et des pamplemousses car il savait que Marie aimait ça. Il prépara le petit déjeuner en sifflotant. Une belle journée commence toujours en sifflotant.
Les filles émergeaient tout doucement. Elles se levèrent et entreprirent de faire le ménage dans la chambre.
Laissez les filles , je m’en occupe Allez plutôt à la douche , on a une journée chargée.
C’est quoi le programme dit Michelle ? Moi j’ai pas envie de bouger je suis claquée par le voyage.
On va à Avignon, j’ai un boulot à faire las bas et puis je finirai tard je pense qu’on passera la nuit las bas tu sais chez ton pote Ferdinand
Marie fit mine de ne pas réagir.
Il vous faudra une tenue un peu sport parce que vous allez transporter du matériel avec moi. Bon allez ne traînez pas trop. On est parti dans vingt minutes !
Taybus démarra la voiture et klaxonna trois fois avant que les filles ne daignent apparaître. Il fit vrombire sa voiture et prononça ces mots étranges
Set the control for the heart of the soul
La route ne fut pas très longue. Un demi album des Velvet Underground et ils sont arrivés. Ferdinand leur a fait signe de monter.
L’entrée de l’appartement laisser entrevoir une vaste pièce presque vide. Il y avait des matelas entreposés contre le mur et recouverts de draps rayés blanc et bleus. Les murs étaient blancs et une forte odeur de musc s’imposait. Debout au milieu de la pièce Ferdinand écarta les mes bras.
Voilà c’est ici que ça va se passer il faut juste coller ce poster sur le mur et tu t’occupe du reste. Je vais chercher le maître.
Bon les filles voilà les clés du coffre vous me déchargez tout ce qu’il y a dedans et vous le déposez là
Ferdinand revint avec un homme noir de petite taille habillé tout en blanc. La tête couverte et les pieds nus.
Je vous présente le maître. Voilà Taybus, Michelle et Marie
Michelle est restée bouche bée à contempler cet homme étranger venu d’un autre monde, habillé d’un linceul. Quant à Marie elle voulait tout de suite savoir de quoi il en retournait.
Le maître s’approcha de Taybus et lui prit la main, lui adressa quelques mots en amphorique. L'air ambiant devint electrique et tos les bruits de l'appartement s'estomperent. Le chuchotement distinct du maitre envahit la piece. Le message paraissait important. Les deux jeunes filles regardaient le maitre avec ebahissement et guettaient l'une et l'autre le moindre geste qui pouvait les guider dans leur comprehension. La tansmission du message semblait important tant par sa longeur que par les minutes de silence qui en decoulait et Marie ne tarda pas a retorquer
-Mais enfin de quoi il sagit s'adressant directement a Taybus
I
Michelle n’est pas belle et Marie le savait bien. Il lui faudrait davantage de soins pour arriver à satisfaire les besoins esthétiques de son homme gavé d’images callipyges.
Il lui faudrait beaucoup de sport aussi et une hygiène de vie exceptionnelle afin d’effacer ses cernes creusés par des années de beuveries. Que pouvait-elle faire pour Michelle ?
Des chats à fouetter elle en avait en pagaille. Elle même n’était pas exceptionnelle mais savait manipuler les hommes et obtenait d’eux tout ce qu’elle voulait. Marie voudrait bien inculquer à Michelle quelques notions de base ; le comment du pourquoi, le B.A.B.A, le protocole de séduction femme-homo sapiens.
Michelle est une sauvage. Incapable de supporter la moindre autorité y compris ses parents.
Marie n’a pas fermé l’œil de la nuit. L’ombre d’Ismaël hantait ses rêves depuis des jours déjà. Il fallait fuir avant qu’il ne retrouve sa trace. Elle prépara une valise en vitesse l'air bien décide.
Désormais c’est fini Paris !
Michelle réveille toi ! Michelle ! Allez on part réveille-toi !
Arrête je me suis couché à cinq heures
Faut qu’on y aille la on a juste le temps allez ouste !
Mais heu..
Yapas de mauheu on part ! on se casse c’est plus possible Paris ! on prend le train à
14 H Taybus nous attendra. C’est notre seule chance. Treize Heures gare de Lyon. On arrivera à Marseille à 17 h Y a plus rien à faire ici. Tout Paname nous doit de l’argent !
Allez un p’tit cahua et on en s’en va !
Le train fut pris de justesse. Voiture 16. Assises devant un couple de sexagénaires ahuris par les deux jeunes filles sapées comme pas possibles et leurs chevelures hirsutes qui leur donnait l’air de sortir de prison. Le temps commençait à s’embellir à mesure que le train avançait vers le sud. Michelle très vite rattrapée par le sommeil abandonna Marie et le couple de sexagénaire qui ne tarda pas à engager la conversation malgré une petite réticence. Il fallait bien passer le temps.
Vous allez à Marseille même ?
Oui et vous ?
Nous nous arrêtons à Avignon pour passer quelques mois à l’Ile de La Barthelasse vous connaissez ?
Non
C’est une très jolie ville située juste à côté d’Avignon répliqua la dame qui semblait parler du fond d’une caverne.
Avignon y a un festival de théâtre las bas ? moi j’aime le théâtre, je voudrai devenir comédienne
Avec votre physique vous n’aurez pas de souci pour ça
Oui mais dans ce milieu faut des coups de pouce pour y arriver !
Il faut des coups de pouces partout ma fille
Mon gendre est magasinier au Chien hurlant, c’est un petit théâtre situé sur l’Avenue de la République à Avignon. Il pourrait vous aiguiller si vous voulez. Je vais vous donner ses coordonnées.
Oui pourquoi pas
Il s’appelle Ferdinand voilà son numéro. Il sortit un petit calepin rouge du revers de sa veste et mis un bon moment à chercher son Ferdinand. Ferdinand… Ferdinand…
A ce moment la le contrôleur arrive et leur demande leurs billets. Le contrôleur ressemble comme deux gouttes d’eau à Christopher Lee ! Il avait en plus une chevalière en or et les cheveux teintés en noir corbeau gominé impeccablement à l’arrière. Michelle roupillait tranquillement au fond de son siège il y faisait doux ce qui favorisait la création d’un beau scénario pour un rêve. Les mots prononcés par le couple de vieillards et Marie s’inséraient séquentiellement dans son rêve. Ferdinand, Ferdinand, Ferdinand, ce prénom est arrivé dans son histoire et lui évoquait une gare, Ferdinand de Saussure, Ferdinand Céline ?
Son rêve ne faisait que commencer, en pointillées, un de ces rêves qui n’en finissent pas.
Mais arrivés à la gare d’Avignon le couple de vieux se lève et salue puis quitte précipitamment le wagon : « n’oubliez pas Ferdinand ! Il vous aidera j’en suis sûr ! »
Marie n’ayant plus de partenaires causette essaye de réveiller son amie : » allez debout ! Ça fait quatre heures que tu piaute ! Allez allez ça suffit ! » Michelle : » putain lâche-moi un peu, j’ai pas dormi de tout la nuit et puis vous m’avez soûlé, toi et les deux croûtons. C’est Ferdinand ? » « C’est leur neveu, il habite à Avignon et pourrait nous tuyauter sur des plans… » « de quels plans tu parle ? Encore tes histoires de théâtre ? Et je veux devenir comédienne nanana.. C’est pour les bourgeois ça c’est pas pour nous . Toi t’es née à Verneuil S/seine n’oublie pas ça et puis t’es pas super gaulée tu sais bien « Son réveil brutal la rendait irritable. Elle se vengeait comme elle pouvait de sa camarade de galère.
Quelque temps après La gare St Charles les accueillait. Le soleil frappait fort sur les marches de la gare dévalées à toute vitesse par les deux jeunes filles. Taybus les attendait au cours St Charles dans son bar préféré, il était déjà à son cinquième Pastis quand Michelle traversa le pas de la porte. Au dessus traînait un grand poster de l’OM écrit en dessous ‘ OM je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai’ C’était lendemain de match, le bistrot était quasi vide. Un vieux marocain sirotait un café au comptoir et répétait toujours la même phrase à intervalles réguliers « Marseille ! Pas de travail ! Que maçon, les ordures et le restaurant ! ‘’ Personne ne faisait attention à lui, personne ne lui répondait.
Taybus est un jeune homme plein de vitalité. Il a quitté Paris voilà deux ans pour les beaux yeux de la Cannebière et depuis se sent chez lui ici ou tout le monde est étranger. Ici tout le monde est immigré. Il a connu les filles sur les bancs de la fac de sociologie à l’époque ou il était encore étudiant. A présent il est dans le business, dans les affaires, dans le show business. Toujours est-t’ il qu’il était ravi d’accueillir Michelle et Marie sous son toit.
Bienvenue à Marseille ! C’est le cœur du poulet ici !
T’es arrivé hier et voilà que tu fais déjà ton Marius dit Michelle tout en l’embrassant
Ca va les filles ? Une p’tite douceur pour vous requinquer ? La soirée va commencer.
On va ou ? On fait quoi ? dit Marie
On va chez un ami à côté d’Aix, il organise une grande bouffe avec plein de gens intéressants.
Et c’est quoi intéressant ?
Tu verras…
En sortant du bar, le vieux marocain prit la main de Taybus et le fixa avec ses yeux verts en lui assenant une dernière fois, sans doute pour la route.
« Marseille ! Pas de travail ! Que maçon, les ordures et le restaurant ! »
II
Au bout de vingt minutes de routes sur une piste en pleine forêt, ils arrivent sur un champ qui donne sur une petite maison d’où proviennent des espèces de hurlements.
C’est là que ça se passe mes p’tites chéries dit Taybus.
Il y avait deux tribus dans l’assistance selon la classification de Marie : Ceux qui s’assoient par terre et puis les autres, les fashion victimes. Elle évite soigneusement de se mêler à ceux qui s’assoient par terre car avec eux rien de bon, les djembés, la beu et les pantalons africains, il n’y avait rien de bon avec eux, elle a grandi avec eux, elle connaît bien ce milieu. Elle qui voulait avancer dans la vie, il fallait rejoindre l’autre tribu.
Elle se mêle à un attroupement derrière la maison ou une chaude discussion
Tu crois vraiment que Michael Jackson se tape des gamins ? Moi je pense qu’il est détraqué c’est tout
Oh! tu sais il n’y a pas de fumée sans feu
T’as vu son interview ? Il porte une chemise rouge et as des yeux de Bambi il est vraiment touché quand il raconte qu’il a subi des sévices de la part des flics.
Tu vas pas le plaindre quand même ! c’est un des gars les plus riches de la terre
Oui peut être mais il se tape des gamins quand même
Histoire de s’immiscer dans la discussion et de faire bonne figure Marie intervient
Vous savez comment on appelle la bite de Michael Jackson ?
Tout le monde se retourne pour voir d’où venait cette voix frêle….
Eh ben ‘’ la vérité parce que la vérité sort toujours de la bouche des enfants..’’
Un grand silence souligne souvent un bide. Tant pis. Marie essayera un autre groupe. Elle repart en imitant le roulement de batterie qui finit les blagues dans les shows américains ‘
‘‘tt tsss’’
Taybus et Michelle sont en pleine préparation du barbecue. Les feux d’une voiture qui arrive au loin éclaire la clairière. Ca fait comme un jeu de lumière. La voiture se gare à côté du barbecue, en sort quatre personnes bien habillées dont Ferdinand. Il a été invité à la dernière minute par l’hôte de la maison, Max qui est un ami d’enfance avec qui il faisait les marchés de province pour vendre leur savon artisanal.
Michelle l’a tout de suite remarqué. Ses cheveux longs et sa grande taille, son survêtement blanc immaculé, un survet de soirée Lacoste bien sûr. La bise et les présentations faites. Michelle réfléchit. Comment s’y prendre ? Comment attirer son regard ? Comment l’appâter ?
Marie continue en vain ses tentatives d’intégration. Elle en était à suivre une discussion sur le destin des musiques folkloriques en France. Tout le monde trouvait que les Fabulous Troubadours étaient…Fabuleux. A l’intérieur de la maisonnette trônait une batterie digitale et quelques instruments éparpillés. Sur la mezzanine un couple squattait le matelas en feuilletant de bandes dessinées. L’huile d’olive empestait. C’est l’heure de l’apéro et les tartines au pistou. Taybus comme à son habitude est bardé de musique. Il intervient ponctuellement pour régler la sono ou changer de CD. Que des nouveautés, des musiques venues d’ailleurs que personne ne connaît et que tout le monde trouve formidable.
Oh c’est carrément génial ! C’est qui ? Magic Malik ? c’est mortel les oiseaux au début du morceau
Ferdinand et ses amis s’installent à l’entrée sur les chaises en plastique. Se sert un verre de rhum à ras-bord et entame une roulade de cigarettes. Marie l’aperçoit à son tour. Sans hésiter, elle s’approche de lui et emploie tout son charme pour lui dire quatre mots
Salut moi c’est Marie.
Salut moi c’est Ferdinand. Tu es une amie à Max ?
En fait l’amie d’un ami. Je suis venue avec Taybus.
Ferdinand est un homme silencieux. Il ne parle presque jamais. Marie le tenait telle une proie en le submergent de regards lascifs. Il savait qu’il lui plaisait et que sans doute elle finirait dans son lit cette nuit s’il le désirait mais Ferdinand n’est pas comme ça.
C’est un pas un easy lover.
Qu’est ce que tu fais dans la vie ?
Aventurier des temps modernes
C’est un métier à plein temps ?
Mais là je suis aux Assedic. Y plus de boulot pour des gens comme nous par ici.
Marie le regardait bouger ses lèvres. Sa bouche entrebâillée laissait apparaître une dentition impeccable
Pour un aventurier t’as de belles dents.
Pourquoi je devrai les avoir jaunies et pleines de carries ? Je sais pas moi, en général un aventurier ça fume le cigare, ça se brosse les dents tous les trois mois, à l’eau de mer. Je sais pas … Ca t’es déjà arrivé de dégoupiller une grenade avec les dents ?
Non mais je m’en sers comme décapsuleur pour la kro
Marie voulait en savoir plus. Elle poussa l’interrogatoire plus loin sans résultat. Les réponses laconiques de Ferdinand finirent par la décourager. Pff pour qui il se prend ce mec ? Hannibal de l’agence tout risques ou quoi ?
Taybus poussa le volume de la musique un peu plus fort, prit Marie par la taille et la fit tourner mais elle n’était pas réceptive. Son esprit a été conquis par cet homme au teint gris et à la chevelure d’argent. Elle s’est soudain rappelée les petits vieux du train et leur neveu Ferdinand..
Dis-moi Taybus, tu connais Ferdinand ?
Hmm.. Oui pourquoi il te plait ? A peine arrivée tu fais ton marché
Ta gueule. Est-ce qu’il habite à Avignon ?
Oui comment tu sais ?
Longue histoire. Parle-moi de lui
Je ne le connais pas super bien mais c’est un pote à Max le graphiste. Je bricole avec lui. Il m’a appelé une fois pour bosser sur des projections pour une pièce de théâtre un peu zarbi genre engagé politiquement et tout. Tout ce que je sais; c’est qu'il revient du Soudan. Chez lui y a plein de livres et de gravures du Soudan. Il m’a hébergé pendant le week end ou je bossais. Apparemment il vit tout seul, pas de femme, pas de chien. Mais tu pourrais demander à Max tu vois le gars chauve avec un T-shirt jaune ?
Non mais oublie c’est bon
T’inquiète. Max ! Max ramène ta fraise !
Max se retourne et aperçoit Taybus et une silhouette de femme. Sa visibilité est déjà altérée, il plissait donc les yeux mais rien à faire. Il se dirigea alors vers Taybus et Marie en prenant la démarche d’Aldo Maccione. Il chopa une orange de la corbeille de fruits posée sur la table du jardin. En arrivant à un mètre de distance de Marie il lui lança l’orange qui atterrit sur un pot de fleur en passant par-dessus l’épaule gauche de Marie.
Max Marie, Marie Max dit Taybus
Bienvenue dit Max tout en lui faisant une révérence t’es venue toute seule ? Tu dors ou ? Qu’est ce tu fais ?
Chassez le reloud il revient au galop dit Taybus
Hé petiot chez nous on dit pas reloud ! Chez nous on dit lourd, baltringue ou Fada si tu veux mais les expressions de parigot à la mord moi le nœud tu oublie !
Ca tombe bien parce que mon amie ici présente vient de Paris justement
Oups dit Max. La boulette. Mais c’est pas grave moi j’aime tout le monde !
Marie ne suivait déjà plus la palabre. Elle a reçu un SMS bien inquiétant.
‘ Marie je te retrouverai et je t’exploserai la cervelle’
Elle savait que c’était un message d’Ismaël. Elle était bien contente d’avoir quitté Paris. Tout est si différent ici. Elle a laissé derrière elle un univers violent. C’est vrai que la vie à Paname a du style. Mais tout se paye. Demain il faudra changer de puce de portable.
En voyant l’expression de son visage, Taybus s’est rendu compte que Marie était préoccupée. Il coupa court aux délires de Max.
Mon amie s’intéresse à Ferdinand. Raconte-lui son histoire sur le Soudan, le bateau tout ça.
Non mais t’a pris confiance ? dit Max, un peu vexé que ce ne soit pas lui l’objet de ses désirs.
Arrête. Elle veut faire du théâtre et je voudrai que tu la branche avec Ferdinand. C’est tout
Ca je peux faire sans avoir à déballer la vie de mon pote. Y a pas marqué Voici.
Non mais on a échangé quelques mots, mais vraiment quelques mots dit Marie
Ferdinand c’est mon frère. C’est un gars tu vois, y en a pas deux. Tu verra je t’emmènerai chez lui c’est la meilleure façon de le connaître. Amuse-toi pour le moment. Chaque chose en son temps.
La fête s’essouffla vers quatre heures du matin. Le soleil commençait à montrer ses dents lorsque Michelle déclara forfait. Elle se dirigea vers la mezzanine quand elle fut happée par Max.Ils finirent tous les deux allongés sur le toit. Le chien de la maison hurlait à la lune sans doute perturbé par tout ce monde et ces vibrations sonores agaçantes pour une pauvre bête.
Goutte à goutte la maison se vida de ce beau monde et au petit matin, Il ne restait plus que Marie, Taybus, Michelle et Max. Ferdinand fila à l’Anglaise.
II
Ils étaient trois à dormir par terre. Le lit servait aux couples généralement et comme il n’y en avait pas Taybus décida la veille de loger tout le monde à la même enseigne. Quand il ouvra les yeux. Il était entouré par Michelle et Marie et se disait qu’il avait quand même de la chance de dormir entre deux belles jeunes filles.
La fenêtre de son appartement restait entrouverte. Elle laissait donc passer de l’air et des mauvaises vibrations. Le bruit des assiettes et des couverts de l’ensemble des restaurants situés juste en bas et puis cette musique mécanique, cet accordéon déglingué qui crachait toujours le même air. Taybus a beau gueuler et se plaindre aux patrons de cette nuisance mais il n’y avait rien à faire. Le coupable était un indien qui campait la rue du matin au soir. Il fallait faire avec.
Il s’habilla en vitesse et sortit acheter du pain, du lait et des pamplemousses car il savait que Marie aimait ça. Il prépara le petit déjeuner en sifflotant. Une belle journée commence toujours en sifflotant.
Les filles émergeaient tout doucement. Elles se levèrent et entreprirent de faire le ménage dans la chambre.
Laissez les filles , je m’en occupe Allez plutôt à la douche , on a une journée chargée.
C’est quoi le programme dit Michelle ? Moi j’ai pas envie de bouger je suis claquée par le voyage.
On va à Avignon, j’ai un boulot à faire las bas et puis je finirai tard je pense qu’on passera la nuit las bas tu sais chez ton pote Ferdinand
Marie fit mine de ne pas réagir.
Il vous faudra une tenue un peu sport parce que vous allez transporter du matériel avec moi. Bon allez ne traînez pas trop. On est parti dans vingt minutes !
Taybus démarra la voiture et klaxonna trois fois avant que les filles ne daignent apparaître. Il fit vrombire sa voiture et prononça ces mots étranges
Set the control for the heart of the soul
La route ne fut pas très longue. Un demi album des Velvet Underground et ils sont arrivés. Ferdinand leur a fait signe de monter.
L’entrée de l’appartement laisser entrevoir une vaste pièce presque vide. Il y avait des matelas entreposés contre le mur et recouverts de draps rayés blanc et bleus. Les murs étaient blancs et une forte odeur de musc s’imposait. Debout au milieu de la pièce Ferdinand écarta les mes bras.
Voilà c’est ici que ça va se passer il faut juste coller ce poster sur le mur et tu t’occupe du reste. Je vais chercher le maître.
Bon les filles voilà les clés du coffre vous me déchargez tout ce qu’il y a dedans et vous le déposez là
Ferdinand revint avec un homme noir de petite taille habillé tout en blanc. La tête couverte et les pieds nus.
Je vous présente le maître. Voilà Taybus, Michelle et Marie
Michelle est restée bouche bée à contempler cet homme étranger venu d’un autre monde, habillé d’un linceul. Quant à Marie elle voulait tout de suite savoir de quoi il en retournait.
Le maître s’approcha de Taybus et lui prit la main, lui adressa quelques mots en amphorique. L'air ambiant devint electrique et tos les bruits de l'appartement s'estomperent. Le chuchotement distinct du maitre envahit la piece. Le message paraissait important. Les deux jeunes filles regardaient le maitre avec ebahissement et guettaient l'une et l'autre le moindre geste qui pouvait les guider dans leur comprehension. La tansmission du message semblait important tant par sa longeur que par les minutes de silence qui en decoulait et Marie ne tarda pas a retorquer
-Mais enfin de quoi il sagit s'adressant directement a Taybus?

Suite de la nouvelle dans quelques jours c 'est promis.

dimanche, décembre 10, 2006

C'est le moment

Sais pas pourquoi mais je le sens voila tout. C'est le moment voila tout.Ca fait une breche que je ne t'ai pas visite Oh blog adore.Les bruits des bottes et un sourrire qui montre bien toutes ses dents .Une rame de metro et le bus de nuit j'en ai repris duex fois cette euh quizaine. Ah la musique,jouer devant un public, jouer avec un aut guitariste qui te suit dans tes virages hawaiens.Ah la danse orientale et les machine qui font du ski.Je regarderai bande a part a part et en pensant a toi .J'ai pris un cafe et je t'ai fait la bise sur les deux joues. Sur les deux joues j'ai bien dit.On est pourtant a Paris et nous n'etions pas loin de l'hotel de ville.Il est ou le romantisme Yasmine eh ben faut le chercher.Il faut tout chercher .Le sens de l'orientation les non non non et non