mercredi, décembre 31, 2008

l'ombre d'un rêve

J'ai beau me dire , comme Rousseau ( faudra sérieusement rajouter des avenants à ton contrat ducon) ou bien ce bâtard de Voltaire; qu'on aime les tartares à défaut d'aimer ses voisins; mais voila il y a des voisins pas très aimables et des tartares qu'on aime sans expliquer pourquoi.

Alors à défaut d'aimer mon voisin , à défaut de connaitre des tartares, à défaut d'être le média de moi même, je me laisse emporter comme des millions de gens et je me sens obligé de faire la fête puisque il m'est permis de le faire en pensant aux gazaouis, au Malawi, à Mogadicho, à Albert du Boulvard Voltaire et Titi Awawouech de Miliana

Bonne année.

Ne dites pas : la vie est un joyeux festin ;
Ou c'est d'un esprit sot ou c'est d'une âme basse.
Surtout ne dites point : elle est malheur sans fin ;
C'est d'un mauvais courage et qui trop tôt se lasse.

Riez comme au printemps s'agitent les rameaux,
Pleurez comme la bise ou le flot sur la grève,
Goûtez tous les plaisirs et souffrez tous les maux ;
Et dites : c'est beaucoup et c'est l'ombre d'un rêve.
Jean Moréas

lundi, décembre 15, 2008

Bullshit

Inaccessible
Inavouable
Inassouvi
Introverti

Ingouvernable
Inassouvi
Inaliénable
Inavoué

Inattaquable
Innommable
Ingérable
Indésirable

Infatigable

Ininflammable
Implacable
Infatué

Impardonnable
Impraticable
Incompris
Inassouvi

Envisageable?
Impossible
Intraitable
Increvable

Insubmersible
Indescriptible
Inrelatable
Intracable

Inachevé
Inopiné
Ignominie
Patrie santé

Infranchissable
In endossable
Inépluchable
Inconsommable

Intraduisible
In murmurable
Innommable
Inavoué

Indomptable
Indressable
Inrepassable
Incoiffable

Insolvable
Insalubre
Insondable
Implacable

Irremplaçable
Inaccessible
Irrésistible
Interminable

vendredi, décembre 05, 2008

you you tube


Les Apalaches, Kaurismaki, Kapriski,More than words autrement, un discours sur la digression mentale chez les trentenaires, une parodie de quatre mariages et un enterrement, une geule de bois en mp3, ramassage de poubelles en Tunisie,mon footballeur préféré la fabrication artisanale du coulommiers et un you you du fin fond de la Kabylie.
Voila le patchwork media d'une de ces soirées tu erre dans les couloirs de youyoutube, autres wat, dailymotion. De tout et de rien souvent, un plateau net non imposé.
Autrefois, quand j'étais petit, la dame au joli brushing, la soeur de mon footballeur préféré nous dictait le programme de notre soirée, elle nous imposait son film, son western, son polar.
Je regardais sans broncher.
C'est normal , il y avait une seule et unique chaîne et on avait beau tourner les huit canaux avec la petite allumette rouge. On retombait toujours sur la même dame au brushing doré, parfois en permanente, parfois les cheveux tirées ou alors à la lionne.
Un truc impensable aujourd'hui:
897 canaux sur mon démo sat
trois milliards de sites internet
Dix huit milles stations radio.
Il faudrait être Adam pour tout scanner.
Trop de choix trop d'info.
Comment mourir bête avec autant d'information?

J'aime bien fréquenter les cyber cafés quand je visite une ville, je jette toujours un coup d'oeil sur les historiques pour voir un peu ce qui intéresse les jeunes et les moins jeunes, je fais mon grand frère quoi, et le résultat n'est pas sidérant à chaque fois: rencontreamoureuse point com, un journal ou deux en ligne , deux trois jeux en ligne, dz foot, le real de madrid, et des fefesses bien sûr quand on ne tombe pas sur des pages comme ass:


ou alors carrément des post-it collés sur les écrans quatorze pouces qui disent qu'il ne faut pas aller sur des sites des postérieurs car même si personne ne te vois Allah regarde quand même..

C'est pas souvent que je prends la place d'un gars qui viens juste de surfer sur le site de David Lynch ou je sais pas moi Cioran, l'histoire des gladiateurs ou l'integrale de Kirostami
Pas souvent pas souvent.

mercredi, décembre 03, 2008

Nous somme le monde et les enfants


Assis devant son piano, une montagne de boules de papiers 21 27 par terre; Michel essaye encore une fois:

We are the spurs..? no no no we are the glory... hmm non ca va pas hmmm we are the men?
..
Le téléphone sonne. 
-Salut c'est Lionel alors ca avance ? Je te rappelle que c'est pour dans une semaine. Tout le monde est prêt, moi ma partie est faite. Le studio est loué et tout le monde a booké son week end,manque plus que toi Michel..
- Je sais je sais je suis d'ailleurs en train de l'écrire là mais depuis que j'ai chopé ces fameux morpions je n'arrête pas de me gratter les couilles et c'est chiant, et puis je retrouve plus mon gant, je l'ai payé une fortune,m'en reste plus qu'un.. je dois remplir mon caisson , y a plus de gaz.
Toi à part ton lipstick géant que tu dois appliquer toutes les heures tu n'as pas de soucis de santé toi, hee hee!

- Bon écouté si tu veux je t'envoie de l'aide, Bruce et l'E Street Band passent me prendre ce soir, j'en ai pour une heure à arriver au never land avec la circulation on va dire une heure et demi.
Prépare nous du cacolak chaud on arrive on va torcher ça en moins de deux...




Quatre heure après, tard dans la nuit.

- Michel, franchement depuis le temps que t'envoie des tubes à toute la planète, c'est tout ce que t'es foutu de pondre là: We are the glory? c'est quoi cette merde Hey c'est de l'humanitaire faut voir grand et qui dit grand dit taper haut, faut s'adresser à un max de gens: aux vieux, aux femmes aux enfants
- Ah les enfants rétorqua Michel..

Tiens je pourrai commencer par eux We are the children ça colle bien ça avec la première mesure:
We are the children who makes a better place

-Oais si tu veux dit Bruce mais commence d'abord par t'adresser à tout le monde et puis tu affineaprés genre: We are the world, we are the children...
Ça c'est c'est bon dit Lionel we are the world we are the children.

Tout le monde se mit à répéter cette phrase we are the world we are the children. George se mit au piano et plaqua un bon Do.
Tout de suite la mélodie prit le dessus on sentait la chanson émerger comme le soleil au crépuscule.
Michel se gratta encore une fois les couilles et fit deux trois pirouette d'approbation.

Dix minutes plus tard tout le monde leva les bras au ciel comme si on chantait un Gospel. 
Les lèvres gercées Lionel passa un coup de stick et leur dit:
- Bon maintenant les gars y a plus qu'a trouver une cause à notre chanson .

  

Une histoirounette inspirée d'une blagounette entre potes:
Prenez n'importe quel tube planétaire genre yesterday, My way etc..
Et puis faites semblant d'essayer d'écrire les paroles de la chanson en remplacant des mots à chaque fois. Après avoir feint l'hésitation on finit tous par chanter en choeur les bras levés au ciel. C'est tout bête mais ça me fait rigoler à chaque coup!

lundi, décembre 01, 2008

Travajo si Salsa no



Hey ! moi je veux bien être le touriste perdu au fin fond d'un quelconque trou pourvu qu'il soit ensoleillé .
Je porterai un vieux minolta en bandoulière et j'imiterai avec excès l'accent américainJe demanderai mon chemin pour aller à la mer et tu m'indiquera blottie derrière ton perron las bas loin devant un pont, sans doute celui qui mène à Djerba ou bien Casablanca. Je prendrai des photos de toi pour les montrer aux miens en disant: " tu vois, c'est la femme qui ne bronche pas"

A mon retour de voyage, je ne raconterai que les paysages. Je tairai mes secrets en me promettant de les raconter un jour à ma nièce quand elle sera grande et compréhensible.

Ah encore un secret , ou je vais le mettre cuila?
Déja plus de place dans mon coeur rempli boudiné de saloperies prêtes à exploser.
Avant, jadis et autrefois il y avait les puits, c'etait pratique, aujourd'hui il y a Internet.

Bon la seule facon de n epas y penser c'est de s'occupper l'esprit et le corps au travail, c'est bien connu, ca sert à ca le boulot aussi..Pour ca une liste de travaux me vient à l'esprit:
J'ouvrirai des succursales de sucre à Baden Baden Pyong Yong et Sinsinati.
Je monterai des défilés de mode au Costa Rica et des alcools forts à Doha. Je cultiverai du doute sur les champs Elysés et du mourrant à Neuchatel. Je vendrai des roses de sable à Ostlo et des des faux Nobels à Porto Rico,
Je monterai un cirque avec les copains qui fera faillite on sera obligé de manger les zèbres.
Avec le filet des trapézistes on péchera de l'espadon au large des îles canaris.
Trois cent jeunes et sa mère.
Je monterai des briquets à la chaîne facon Taylor. C'est moi qui choisirait toutes les p'tites fleurs.
Je garderai les enfants des vat'en guerre, je plierai les parachutes dorés, je couperai le cordons de sécurité , je viderai les cendriers , je remplirai les oreillers, je plumerai les banquiers, je casserai les roseaux, je couperai le fil à beurrer, je ferai la queue de pareto, ma tête servira de modèle aux sombreros, j'amuserai les galeries lafayette, je colmaterai la couche d'ozone, je nettoirai les sales guerres, laminerai les mines, siphonnerai les nappes frelatées, badigeonnerai Band dong au tipex, ding dongerai Big Ben, Honoererai Eleonr, Appliquerai de la crême Nivea aux lépreux, rapprocherai les continents.
Soufflerai sur le Groënland pour qu'il refroidisse, réchaufferai le coeur des cibles mouvantes, arroserai les plantes de tous les voisins, souleverai toutes les roches pour voir enfin la geule que ca a une anguille, dédouanerai la poste, rebooterai le net, rassemblerai ctrl alt et supp sur un seul bouton.
Le temps passera. Si aucun camion ne se posera sur ma route, je serai vieux et rabougri, incapable de soulever la moindre charge. Alors je m'allongerai et regarderai la voute en repensant à tout ca, le sourire aux levres, content d'avoir traversé tant de mers en rigolant.

vendredi, novembre 28, 2008

Funky fennec

Certains soutiennent que le fennec est notre mascotte nationale parce que tout le monde est funky.

Tout le monde aime la funk. The Founk. El fènèque...
Tout le monde aime la funk parceque tout le monde transpire. Celui qui marche, celui qui court et même s'il fait chaud allez hop on mets un pull en laine pour pouvoir être funky.
Tout le monde danse la funk parceque tout le monde a vu au moins une fois dans sa vie ce curieux vidéo clip qui passe chaque année au réveillon.

Enfin tout le monde aime la funk parceque tout le monde est contraint de danser, de faire du sur place en suant. Les déos font furreur, on en consomme comme pas possible, 
Une vieille femme noire qui danse au fond d'un zinc. C'est ca le funk. Se laisser aller à rêver pendant qu'on danse...Des fois c'est du n'importe quoi mais qu'est ce que c'est bon..

Good good vibrations , Alpha du centaure n'est ps si loin que ca quand tu regarde bien... Il faut juste lever les yeux , pencher la tête un p'tit peu et cligner des yeux trois fois un soir d'été sous une voute claire sans nuage.
D'ou je te parle ? Je suis dans un endroit qui ne ressemble ni à la Louisiane ni à l'Italie, j'y suis jamais allé connais pas.
Et le troisième mandat tu me l'envoie quand?
Moi je suis pour un troisième mandat . Il me l'envoie quand il veut , je veux ma part de gazs et de petrole.
Avant que celui-çi ne passe sous la barre des dix dollars. 
Je veux ma parts de gazs, de petrole, de terre, de mer de blé de ce bled, j'en ferai un paradis pour les âmes perdues ici, et dieu sait combien il y en a fou yayay si tu savais frêro.
C'est pas pour rien qu'il y a tous les jours des concours de traversée en barque. Les perdants boivent la tassa.
Quand aux gagnants..
Rien de plus important de plus marrant que la vie ici bas. I am assuring you mon gars regarde moi je suis vieux maintenant et je m'ennuie beaucoup.
Qu'est ce qui me reste à part danser? J'ai tout fais moi ca y'est , me reste plus qu'à poser les mouchoirs et me mettre vraiment à bouger, tu vois , l'andalou c'est pas pour moi fiston.
Moi j'aime quand ca swingue et ca suinte!
Quand au reste.. ce qu'on va devenir..not' avenir à venir
Quel est le futur , quel est notre futur ?
Celui qui saura répondre à cette question ou dumoins proposera une vraie réponse concrête et plausible a deux solutions ou bien il prends le premier avion ( ou bateau) vers un autre pays ou bien il construit.
En attendant let's get in on 
And gimme the fonk, and nothing but the fonk!

mardi, novembre 04, 2008

Ferdinand - La traversée

Par la musique que Taybus choisit les filles comprirent que ce n'était pas le moment de jacter.
Il était blême et regardait droit devant lui. Arrivés à l'appartement , il prononça ces phrases sans discontinuité et dans un rythme à trois temps, ca a commencé depuis qu'ils jouaient à la marelle avec Michelle dans la cour d'école , il faisait cela à chaque fois qu'il voulait la narguer

Les filles je sais..pourquoi vous êtes là
je sais pourquoi..vous êtes recherchées
Partout en France..par Ismaël,
il m'a appelé..il y a deux semaines,
il était fou..fou fou de rage,
ce que vous avez fait..moi je m'en tape,
je sais une chose..c'est qu'il finira
un jour ou l'autre
..par vous retrouver

Il arrêta sa chanson en voyant que les filles commençaient sérieusement à paniquer.
- Je vous propose de prendre le bateau avec moi, on doit emmener le vieux en Afrique.Ferdinand vient aussi. On part dans deux jours.
Marie n'écouta que ces mots "Ferdinand vient aussi"
En se tournant vers Michelle qui faisait tournoyer sa mèche comme d'habitude comprit que ce n'était même pas la peine d'en débattre.
- Mais où on va ? on a même pas nos passeports?
- Pas besoin de passeport, prenez juste vos affaires, demain je vous emmène faire des courses.


A travers les vitres de la voiture, Michelle s'émerveillait de lire en espagnol les plaques des villes et des cafés.

-C'est l'Espagne ici ou quoi?
-Non c'est Santa Maria del Mar, Camargue dit Taybus
- Ah..

Une moto. Un jeune homme, torse nu et les cheveux brulés par le soleil s'est approché en faisant signe de le suivre.

Après quelques minutes à se frayer un chemin parmi les badauds de la ville, la voiture et la moto achevèrent leur slalom devant une barrière et un panneau indiquant l'entrée d'un mas.
Des chevaux campaient devant et une montagne de zodiac dégonflés trônait sur la cour.
Le jeune homme les pria d'entrer , un homme, debout, les attendaient.
-Ah Taybus! enfin arrivés, vous devez avoir faim, tu sais quand tu m'a appelé j'ai juste eu le temps de tout préparer. Venez asseyez vous, Soumia vous a préparé un super gueuleton. Ça va vous requinquer!
-Pablito, t'as toujours cette vieille casquette! Soumia est la? dit Taybus
- Oui oui entrez entrez moi j'ai mangé
.

Le vieux maitre s'est excusé quelque minutes, une fois réapparu tout le monde est enfin passé à table. Michelle remarqua la nappe impeccable, la vaisselle et les couverts en bois, l'odeur de la viande et du riz envahissait le salon.

-Les gars vous savez que vous une chance de gagnant de loto? le sardinier n'as pas pu partir à cause des grèves. Tout le monde était mobilisé.
-T'as toujours le même rad ?
- Non je me suis payé le must maintenant , je peux aller avec jusqu'en Norvège
-En Norvège y a pas de sardines Pablo! dit Soumia
-Ha on ne sait jamais , y en as plus déjà beaucoup dans notre coin alors
-Bon c'est cool, on pourra dormir au sec la au moins demanda Ferdinand?
- Tu vas voir, le Phocea à coté c'est un felouque, prenez juste de quoi vous mettre au chaud.

2.

Alors, Clotho, depuis un bout de temps, mon navire est prêt à affronter le large !
Lucien de Samosate



Les mains derrière la tête , en regardant la mer et Ferdinand qui rebandait la tête du vieux maitre, Michelle répétait tout doucement
-Rarara rororo ririri, rarara rororo ririri, rarara rororo ririri
-Qu'est ce que tu fais Michelle? demanda Marie
- Je travaille à rouler les r répondit Michelle Parait qu'on débarque en Algérie
- Comment tu sais ça toi?
- J'ai entendu les pécheurs parler en arabe, mais pas l'arabe d'Ismael, j'ai reconnu le mélange de français et d'arabe de tata Ourida tu te rappelle? et crois moi y avait beaucoup de r roulés alors s'il faut qu'on aille vivre las-bas pour échapper à ce malade d'Ismael moi je veux bien apprendre à rouler les r
- T'es bête va, tu travaille plutôt ta chocote ouais, mais on va pas aller vivre las-bas qu'est ce tu raconte c'est juste temporaire.
-D'accord... rarara roro ririri, rarara roro ririri


Marie tournait en rond pendant une bonne demi-heure et finit par s'approcher de Ferdinand et du vieux maitre
-Il comprends le français?
-non répondit Ferdinand
-alors comment vous vous parlez?
-dans sa langue
-et sa langue c'est ?
-soudanais
-on va au Soudan?
-non, enfin pas pour l'instant, on passe par l'Algérie, à Oran.


"Marquer les pas un deux, ancien combattant de la noutsouké.." fredonnait Taybus. la mer était incroyablement calme et on pouvait apercevoir ces fameux gros poissons accompagner le bateau. Le capitaine montrait à Ferdinand sa nouvelle acquisition; un GPS portable.

-Tu vois avec ça plus besoin de charger , la batterie peut tenir une semaine au moins en plus c'est waterproof.
-ca ressemble plus à un portable dit Ferdinand
-t'inquite, avec ça je t'emmène jusqu'au bout du trou du cul du monde sans me perdre..

La traversée se passait ainsi, le bruit de la mer donnait le la. Durant les deux jours Taybus n'as pas bougé, recroquevillé à l'intérieur de la minuscule cabine aux cotés du maitre, assis-tailleur sur l'unique matelas recouvert du tapis de prière du capitaine. Malgré ses vomissements répétés il gardait le sourire.
"J'ai pas trop le pied marin vous savez" il répétait cela à chaque fois qu'il avait la tête par dessus bord.


Il eut trés peu de contacts avec les pécheurs à bord, le regard des quatre marins et le raïs semblait dire qu'ils étaient là pour travailler.
Le plus vieux d'entre eux, après avoir vu le va-et vient de Taybus est entré avec une bouteille en plastique jaune à la main, il la tendit à Taybus en lui faisant signe de boire.
"Tiens, bois c'est bon pour la mer" puis s'est assis et commença à parler tout en ouvrant une boite de tabac à chiquer.

" Vous savez moi je navigue depuis seulement quatre ans, avant je travaillais dans l'administration égyptienne, puis j'ai trouvé du travail dans un hôtel à Sharm El Sheikh, je suis resté quelques années las-bas. Le salaire était bon mais les touristes... "
Il s'arrêta un moment pour enlever la vieille chique collée à sa gencive.
" les touristes.. je ne voulais plus faire le larbin , je préfère aller pécher la sardine plutôt que de supporter ces fous.."

D'un geste , comme par magie, il fit disparaitre sa boule de chique.

" Mais maintenant depuis qu'on travaille pour Pablo les touristes me rattrapent en pleine mer!"

Marie n'écoutait pas vraiment, comme d'habitude dés qu'un homme lui déplaisait où qu'elle se sentait gênée, sa vision prenait le dessus.
Un amas de vieux journaux espagnols servait à bloquer la porte de la cabine. La seule chose neuve qui subsistait était ce gps dernier cris que le capitaine n'arrêtait pas de tripoter. Le troisième pied de la petite table était calé sur un gros cube recouvert d'un plastique vert. Marie s'est approchée plus prés du cube. C'était en fait trois gros livres collés par le temps et le sel de la mer: Charles André Julien,Histoire de l'Afrique du Nord , Wuthering Heights et un livre pour enfant.
Sur la paroi était collée une vieille photo d'un joueur de foot inconnu et une assiette sur laquelle était dessinés un bateau à voile et un paon.

Le maitre semblait immobile, assis dans un coin, de blanc immaculé faisait tache au milieux de toutes ces vieilleries rococo. Quand à Ferdinand il semblait partir loin dans ses pensées, ou était -il vraiment se demandait Marie.

Ainsi, durant cette traversée; Marie, Anne, Ferdinand, Le vieux maitre et Taybus, engagés dans cette traversée; se laissèrent chacun emporter par un second périple, celui là plus profond, en silence et solitaire.

samedi, octobre 25, 2008

Métal hurlant et eau douce


C'est plus fort que lui, l'homme dés qu'il aperçoit un morceau de métal, il faut qu'il le soulève, qu'il l'extraie, le travaille, le batte, surtout si c'est en forme de barre ou de disques. Il a inventé le sport il y a longtemps et depuis dans des salles obscures ou en plein air, le plus souvent dans une cour de prison ou au bord de la plage si c'est aux USA,Il soulève des poids.
Une, deux, trois ahh encore une quatrième pour brûler le muscle et faire vomir l'épaule.
Le fer, ca bodybulde c'est connu, c'est aussi l'occasion des rencontres bien masculines.
Chacun sa technique de comment il faut faire. En gros Il y a deux écoles: ceux qui travaillent tous les muscles en une séance et ceux qui se concentrent sur une partie seulement. Ça donne par exemple des conversations du genre:
-t'as l'air fatigué ce soir..
-oui j'ai bossé l'épaule aujourd'hui..je l'ai faite vomir..

ou alors aprés deux heures de muscu
- C'est quoi ca? c'est un triceps ou quoi? en malaxant le bras du collègue
- Non, ce que t'as dans la main c'est la future piste d'atterrissage de Senia airport.

Du temps oû je m'entrainais dans une de ces salles (chez Lakhdar à St Pierre) les mecs arrivaient à prendre une douche avec une demi bouteille d'eau de Saïda ce qui me fascinait beaucoup plus que leur 120 kilos en développé couché, c'était le temps où l'eau du robinet n'était pas douce douce.

L'entrée de ces salles est discrète, à peine sept mètres sur quinze pour les plus petites. Disposer trois ou quatre machines et quelques bancs, des miroirs bien sûr et les posters..
Les ambiances varient selon les goûts du propriétaire, ça va du raï love, ambiance muslim new age ou alors tout ce qu'il y a de plus classique en Europe.
Dans cette ambiance ultra masculine je vous le rappelle, est entrée un jour une jeune fille, comme ça, toute pimpante, vêtue d'un jogging noir et une casquette.
Elle doutait de rien cette fille, elle a commencé à s'échauffer en souriant , on pouvait apercevoir ses muscles , ses trapèzes, on aurait dit des ailes collées à son dos. Et puis elle a commencé à faire des pompes pendant je ne sais plus combien de temps. Tous les musclors de la salle la regardait ébahis, personne n'as bronché mais tout le monde observait. La fille en question s'est approché de moi ( moi l'Apollon taillé dans du nougat) et m'a dit:
-je peux partager mon banc avec toi?
-oui bien sûr
J'étais en train de développer couché mes pectoraux qui s'étaient montré discrets jusque là , j'ai soulevé trois fois en comptant en anglais à haute voix: 74, 75.. (12, 13, 14 dans ma tête) et j'allais redéployer la barre sur le support quand elle me cria dessus tout en retenant la barre du milieux:
-mais non il faut que tu en rajoute une dernière pour les quatre vingt! je vais t'aider
-euhh d'accord ..(oui je sais pour faire vomir les pecs)

C'était l'ultime effort, celui qui vous fait bugger, en poussant avec mes bras,les pecs, les épaules j'ai vu noir, je ne l'entendais plus parler , je voyais juste son visage et sa caquette à l'envers , elle me tapait l'épaule, je me suis relevé, me suis senti mal très vite, me suis précipité sur le sol..et j'ai vomi.
J'ai fait vomir les épaules, les jambes, la tête, les trapèzes , tous les muscles de mon corps ont répondu présent.
Je me rappelle l'attroupement, mr Cuisse, monsieur cou-de-taureau, monsieur Popeye et la fille au jogging noir qui me tendait une demi bouteille d'eau de Saida à moitié entamée.