A l'aise dans ses baskets, Marie sortit du lit de bonheur, elle se dirigea vers la cuisine en bas et prépara le café comme le lui avait montré mama rahma , à la turque.
Elle tira une cigarette de son veston et se mit au bord de la fenetre pour prendre ce soleil qui déja deployait tous ses rayons.
Elle pensa à son amie et à Taybus. Que sont ils devenus, oui avaient ils passé la nuit.
Avec une certaine nonchalence, elle posa les bols sur la table et la cefetière au milieu. Ferdinand ne tarda pas à apparaitre, Mama Rahma, la maitresse de maison aussi.
Ferdinand l'embrassa et s'assit au bord de la table de cuisine.
Elle le regarda tendrement et lui posa une question en guise de bonjour
- Ou est Taybus?
-Nous allons les rejoindre , ils sont à Ain Turk au bord de l'eau.
-Bon alors je prends mon maillot!
-Non tu n'en aura pas besoin nous y allons pour un travail.
-Ah encore, qu'est ce qu'il y a faire
-Du courrier...tu verra
samedi, octobre 17, 2009
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mercredi, mai 27, 2009
premisse amoureux
Vers quatre heure et demi du matin la cérémonie s'acheva. Marie avait les tympans qui résonnaient encore, la foule était déjà partie et les musiciens commençaient à ranger leur instrument.
A travers la fenêtre apparut une vieille BMW . Taybus était arrivé pour les emmener dormir.
Marie regarda longuement Ferdinand discuter avec de vieux cheikhs. Elle retint son souffle et se dirigea vers Ferdinand.
-Taybus est la pour nous emmener, il m'accompagne chez la femme de ton copain ce soir? ou alors ou est ce que je dors?
-Ce soir tu dors avec moi Marie, si tu veux bien.
Il lui dit ces mots tout en la retenant par le bras. Elle comprit que c'était le moment.
Pendant le trajet Taybus leur conta ses rencontres avec des hommes d'affaires irlandais qui rodaient au port et la fille de la voisine qui découchait et le rejoignait la nuit à travers la terrasse.
Il avait l'air absorbé et ne se doutait pas de ce qui se tramait.
La voiture s'avança encore un peu vers une maison en brique jaune qui semblait dominer tout le vieux quartier des amandiers.
Marie s'engouffra dans l'entrée sans dire au revoir à Taybus, elle apercut le vieux cheikh assis sur un tapis en face de la télé, euronews crachait ses infos en boucle.
Sans demander son chemin elle trouva la chambre de Ferdinand au fond et decida de l'y attendre.
Désormais elle ne sortira pas de cette pièce sans être repue d'amour .
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samedi, mai 16, 2009
Lila gnawa
Rendez vous était pris dans une salle de sport de l’hôtel Nouba, une sorte de disney land en plein Afrique, ce soir ce sera la consécration de Houari le petit fils du marin qui les avait accueilli.
Toute la confrérie gnawa sera au rendez vous.
Marie avait entendu vaguement parler de gnawa en France, ces esclaves venus d’Afrique noire, elle ne faisait pas trop la différence entre les rite vaudous, peuls, gnawa ou autre.
Ferdinand bien au contraire avait l’air de connaitre certaines personnes dans la salle.
La cérémonie venait a peine de commencer, les jeune et les moins jeunes étaient tout pleins de couleur, on allait assister a une lila complète avec tous les rites, les odeurs et les sons.
Marie se trouva une place entre deux vieilles femmes, le parfum du jaoui n’allait pas tarder a masquer l’odeur des pieds.
Le monde affluait continuellement, les enfants étaient habilles d’une chechia blanche ou d’un béret africain couraient partout, les hommes étaient assis de l’autre cote de la salle et la troupe de musiciens formait le centre en U avec le kouyou gambo qui tenait le goumbri au centre.
De la ou elle était assise elle pouvait donc dominer toute la scène, c’était son réconfort du fait qu’elle soit séparée de Ferdinand, son amour.
Un plateau de thé et de café passait de main en main, les musiciens se levèrent et saluerent la salles des quatre coins cardinaux en se prosternant, les claquements des crotales commencèrent a envahir ses tympans, un rythme alambique se dit elle, Marie est très sensible au rythme, les danseurs commencèrent a faire des pirouettes, une chorégraphie a quatre en tapant des pieds et tournant tout autour de la piste centrale.
Les deux femmes qui entouraient se levèrent a leur tour en emmenant Marie vers la piste.
Le mokaddem mit sur leurs épaules un bout de tissus de couleur bleu ciel.
Apres cela Marie s’est laissée emporter, le rythme était trop fort, l’odeur d’encens qui tournait, l’ampli d’un autre age crachait le son de basse du goumbri elle s’est sentie bien.
« bouria bour a badanga bour «
C’était les mots que repetait toute la troupe quand elle ferma les yeux.
Soudain une autre femme s’approcha d’elle, la prit par la main et lui dit
C’est toi la reine des mers
Apporte moi du parfum et tu n’aura plus de vertige.
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vendredi, avril 24, 2009
Ferdinand se reveille enfin
Il était quatorze trente huit lorsque Marie se rappela de la sirène des pompiers qui retentissait dans ses oreilles d'enfants.
Tous les deux revenaient de la pêcherie quand Marie remarqua l'attention que lui portait enfin Ferdinand . Il marchait lentement, ça lui faisait des tout petits pas pour ses jambes.
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vendredi, avril 03, 2009
Ferdinand-beretta92
Le flic était bien mal à l'aise d'avoir perdu son beretta . Il avait payé deux millions un vieux shnok de St Pierre afin de récupérer son flingue sans que le commissariat du huitième ne sache quoi que ce soit de sa bévue.
C'était un ancien immigré venu tout droit de Sete ou il avait passé sa jeunesse à cultiver des mangues dans des boites en plastique.
Marie l'avait connue auparavant lors d'une de ses fêtes à Montpellier où il accompagnait Taybus.
Le rendez vous était pris à la sortie de l'ancienne pêcherie qui servait aujourd'hui à distribuer le mélange nécessaire de gasoil et d'huile pour les vieux glisseurs du port d'Oran.
Elle se souvient maintenant de vieilles histoire radotées par sa grand mère alors.
Mamie Martine lui coiffant ses vieilles poupées Barbie et lui racontant des histoires de murs et de pistolets enfouis dedans.
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Libellés : beretta
samedi, mars 21, 2009
retour du point 18
Marie et Ferdinand ont croisé Mocho très tôt le matin. Le gps jaune à la main, Taybus ne perdrait jamais le nord, s'il fallait le faire; il n'y arriverait même pas.
Le guide, une jeune agneau venu tout droit de sa pleine canastelloise, imbibé d'azote des profondeurs et amoureux éternel des fonds marins et de la danse aux badèches.
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jeudi, mars 19, 2009
Le vercors m'attends
y a pas d'raison
Mais toi, gars
Tu m'as appris deux trois trucs
Que je te rendrais bien un jour
Je sais pas ou
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Libellés : bashung
lundi, mars 02, 2009
tour de sang
Que de mots
Comment répondre à un tel flot
Sans comprendre plus qu'il n'en faut
Et résister aux jeux de maux
De la RATP à la RADP
De la RADP à la RAPI
Je corresponds et j'applaudis
Tant qu'à faire à ma manière
Tapant du poing et d'la lanière
Pour étouffer leur belles âneries
Pour avoir un beau terreau
Il faut du souffre et des vermisseaux
Des feuilles mortes
Et des lambeaux
De la bave de chien et de crapaud
Les rois, les prêtres et les gens sots
N'ont que faire de ce brûlot
Tant pullulent les suppôts
Qui tendent l'oreille sans piper mot
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samedi, février 28, 2009
dimanche, février 01, 2009
Adda
Bon c'est l'histoire d'une chanson
Ou plutôt de la premiere partie ;)
"Qui a tué Adda?" Qui as tué Adda?
C'est le cul de la voisine?
Ou celui de Martine?
C'etait un peintre gentil
C'etait un peintre fada
Du haut de son echelle
Il tournait son enduit
Du haut de sa trentaine
Il crispait ses pupilles
Pour tromper son ennui
Tous les jours il chantait
En touillant son enduit
En n'oubliant jamais
De baliser l'avenue
Qui manquait rarement
de lui porter beau cul
Jusqu'au jour fatal
Ou celui-çi passa
Adda se sentit mal
Son genou lacha
Il tomba de l'echelle
Et puis trepassa
Depuis dans la ville
Tout le monde se demande
Qui a tué Adda?
Qui porte ce cul
qu'a fait clamcer Adda
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vendredi, janvier 09, 2009
Biafine
La voix comptable accompagne le claquement du fouet. Ca s'est passé juste là à coté, en 2028, sur une place de marché, à midi bien sûr.
..
98! chta!
- Aïe
99! chta!
-Ouille
100! chta
Le soir , bien plus tard, la foule évanouie. Ne reste plus que les brouettes et les amas de taules qui attendent d'être montés pour le marché du samedi.
Et puis ces deux âmes allongées sur le tuff .
-C'etait dur hein
-Oui ca m'a coupé là. Tu vois? tout au long de ma hanche regarde
-Ah oui .. il te reste de la biafine?
- Oui le tube de l'été n'est pas fini.
- Bon ben on recommence alors?
- Oui à dans quinze jours, le temps que ca cicatrise.
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lundi, janvier 05, 2009
Union Libre
Ma femme à la chevelure de feu de bois Aux pensées d'éclairs de chaleur
A la taille de sablier
Ma femme à la taille de loutre entre les dents du tigre
Ma femme à la bouche de cocarde et de bouquet d'étoiles de
dernière grandeur
Aux dents d'empreintes de souris blanche sur la terre blanche
A la langue d'ambre et de verre frottés
Ma femme à la langue d'hostie poignardée
A la langue de poupée qui ouvre et ferme les yeux
A la langue de pierre incroyable
Ma femme aux cils de bâtons d'écriture d'enfant
Aux sourcils de bord de nid d'hirondelle
Ma femme aux tempes d'ardoise de toit de serre
Et de buée aux vitres
Ma femme aux épaules de champagne
Et de fontaine à têtes de dauphins sous la glace
Ma femme aux poignets d'allumettes
Ma femme aux doigts de hasard et d'as de coeur
Aux doigts de foin coupé
Ma femme aux aisselles de martre et de fênes
De nuit de la Saint-Jean
De troène et de nid de scalares
Aux bras d'écume de mer et d'écluse
Et de mélange du blé et du moulin
Ma femme aux jambes de fusée
Aux mouvements d'horlogerie et de désespoir
Ma femme aux mollets de moelle de sureau
Ma femme aux pieds d'initiales
Aux pieds de trousseaux de clés aux pieds de calfats qui boivent
Ma femme au cou d'orge imperlé
Ma femme à la gorge de Val d'or
De rendez-vous dans le lit même du torrent
Aux seins de nuit
Ma femme aux seins de taupinière marine
Ma femme aux seins de creuset du rubis
Aux seins de spectre de la rose sous la rosée
Ma femme au ventre de dépliement d'éventail des jours
Au ventre de griffe géante
Ma femme au dos d'oiseau qui fuit vertical
Au dos de vif-argent
Au dos de lumière
A la nuque de pierre roulée et de craie mouillée
Et de chute d'un verre dans lequel on vient de boire
Ma femme aux hanches de nacelle
Aux hanches de lustre et de pennes de flèche
Et de tiges de plumes de paon blanc
De balance insensible
Ma femme aux fesses de grès et d'amiante
Ma femme aux fesses de dos de cygne
Ma femme aux fesses de printemps
Au sexe de glaïeul
Ma femme au sexe de placer et d'ornithorynque
Ma femme au sexe d'algue et de bonbons anciens
Ma femme au sexe de miroir
Ma femme aux yeux pleins de larmes
Aux yeux de panoplie violette et d'aiguille aimantée
Ma femme aux yeux de savane
Ma femme aux yeux d'eau pour boire en prison
Ma femme aux yeux de bois toujours sous la hache
Aux yeux de niveau d'eau de niveau d'air de terre et de feu.
André Breton, Clair de terre (1931)
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